vendredi 20 septembre 2013

« La Main» de George Simenon

La main
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Un autre roman de George Simenon, cette fois sans le commissaire Maigret, mais, en revanche, avec plus de émotions, plus de psychologie et, bien sûr, avec le décès inévitable...

Le  protagoniste Donald, un avocat, est un homme troublé. Il manque de confiance et il se sent totalement frustré. Ses frustrations sont les résultats d’un sentiment d’infériorité profond par rapport à sa femme. Quand il la regarde, il voit seulement du mépris silencieux d’elle, imaginé ou vrai. Là-dessus, il se compare avec un sentiment d’envie par rapport à un vieil ami, un homme si réussi financièrement et épousé avec une femme très attrayante. Les affaires s’aggravent pour Donald quand il se comporte lâchement pendant une crise par rapport à son ami. Donald se met à le détester.




C’est lors de cette crise que Donald s’aperçoit de la main cité dans le titre. Elle appartient à une femme ; à l’épouse de son ami. ( « Évidemment», je voulais dire. Puisque c’est un livre de Simenon, donc on doit se préparer à tout ; d’aventures, d’affaires, des liaisons, … ) Cependant, à cause des circonstances, cette main représente non seulement pas une femme séduisante à Donald, mais elle représente aussi un symbole de sa libération personnelle. Il veut prendre la main tellement, mais finalement, il ne l’ose pas. C’est un moment symbolique, quoique, plus tard dans l’histoire, il aura le courage d’aller plus loin.


Oui, les circonstances changent pour Donald après qu’il s’est révélé une réalité inattendue. Ça l’aide à vaincre ses frustrations. Il croit qu’il est devenu un autre homme, bien que ses sentiments d’infériorité par rapport à sa femme restent. Malheureusement, les circonstances changent de nouveau et son état mental se dégrade jusqu’à, finalement, ses sentiments noirs deviennent insoutenables pour lui. 


Comme tous les livres de Simenon, le texte du livre « La main » est très accessible. C’est une histoire prenante. Les émotions et les sentiments de Donald sont tout à fait vraisemblables. Ce qui me plaît, c'est la description du changement de sa perception de la réalité et la façon dont il projette ses sentiments sur sa propre épouse.  


L’histoire a une ressemblance avec un autre livre de Simenon, « La Prison ». Dans ce livre, il y a aussi un homme qui, troublé par sa relation avec son épouse, ne réussit pas à  surmonter ses problèmes mentales. Il y a un développement psychologique similaire, bien que la fin diffère un peu. Ces romans prenants et captivants de Simenon, je les trouve aussi un peu déprimants. Les états mentaux des personnages principaux sont souvent tellement inquiétants, que on doit se préparer toujours au pire. Je crois aussi que les hommes et les femmes mariés dans le monde de Simenon commencent leurs liaisons avec un peu trop d’aisance… Enfin, peut-être un sujet de conversation pour une autre jour.


Néanmoins, le livre suivant de Simenon m’attend déjà …