mercredi 2 août 2017

Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner d’Étienne Deslaumes

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L’auteur Étienne Deslaumes n’est pas encore très connu. On trouve seulement un autre livre du même auteur sur Babelio, « Journal ambigu d’un cadre supérieur », bien qu’il ait publié un autre livre de plus, il y a plus de dix ans, « Émilien ou le souci de définition ».

J’ai immédiatement aimé le titre juridique « Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » de ce troisième livre de Deslaumes. Au début du livre, son thème semble plutôt simple. Une femme d’environ cinquante années est morte, victime d’un accident ou peut-être s’agit-il d’un suicide. Pendant l’enterrement, ses proches se souviennent de la défunte et d’autres événements de leur vie.

Après avoir lu les premiers chapitres, je m’attendais à un récit sur la question comment les proches iraient accepter et gérer la mort inattendue de cette mère, amie, fille et ex-marie. Cependant, après avoir lu quelques chapitres de plus, j’ai commencé à saisir que l’histoire est plus profonde. En effet, l’auteur traite des thèmes de la vie et la mort, de l’amour et l’amitié, de l’adultère, de l’homosexualité et sur des doutes existentiels éprouvés par des gens vieillissants.

L’auteur décrit les souvenirs et les pensées d’Armande, la femme décédée, et de ses proches, son ex-mari Christophe et quelques membres d’une famille lié d’amitié, le couple d’Émilien et Patricia et leurs enfants Margaux et Aubin. Par ces réflexions individuelles, l’auteur peint un tableau de deux familles françaises aisées au tournant du XXIe siècle. Il décrit une toile des relations de famille et des relations d’amitié, surtout celle de Christophe et Émilien, qui sont associés d’affaires et des amis, et celle et d’Armande et Patricia, leurs épouses. Tous ces personnages entretiennent des relations personnelles entre eux qui se révèlent, au fur et à mesure qu’on avance dans le livre, de plus en plus compliquées. À la fin de l’histoire, le lecteur comprend mieux l’ambivalence autour de la mort d’Armande, bien que, au moins pour moi, la question accident ou suicide reste sans réponse.

Les réflexions personnelles de chaque personnage, des réflexions sur la vie et sur les événements d’autrefois, ont été consignées dans des petits chapitres qui se succèdent et s’alternent. Alors, on saute sans cesse des réflexions d’un personnage à un autre. Cependant, malgré ce changement continuel de perspective et malgré la petite ampleur de chaque chapitre, l’auteur a réussi à créer des personnages crédibles et vivants.

Je trouve le livre bien captivant et surtout très agréable à lire, nonobstant les thématiques durs. L’histoire a été bien composée et le récit est très accessible. En effet, j’ai très aimé le style d’écriture, les phrases sont souvent belles, bien que je n’aime pas tellement l’utilisation fréquente des négations et des doubles négations dans le texte. J’ai terminé le livre assez vite, en deux jours, et j’ai quand même beaucoup songé aux quelques thèmes traités, surtout aux doutes existentiels… Quant à ce titre juridique, c’est seulement après avoir terminé le livre dans sa totalité qu’on peut vraiment l’apprécier.

Je voudrais remercier Babelio et les Éditions Buchet/Chastel de tout cœur pour me donner la chance de lire ce livre en avant-première.


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