jeudi 10 août 2017

Quelle(s) valeur(s) de la biodiversité ? de Mathilde Boutonnet et Eve Truilhé-Marengo

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Je m’intéresse à la gestion de l’environnement au sens large du terme : j’étudie la science, l’économie et le droit de l’environnement. C’est pour ça que j’ai acheté ce nouveau livre, publié en 2017, sur la valeur de la biodiversité. J’avais pour but d‘apprendre des nouveaux développements et de me familiariser avec le vocabulaire français. Je me suis attendu à un livre d’étude sur la valorisation économique de la biodiversité et des services écosystémiques.

Cependant, l’ouvrage n’est pas un livre d’étude. C’est un livre qui comprend treize articles scientifiques des chercheurs qui ont participé à une réflexion collective qui s’est tenue en résidentiel à la Fondation des Treilles en 2014. En outre, le livre contient une introduction et des propos conclusifs.


Dommage ! J’avais acheté une collection d’articles rassemblée dans un livre au lieu d’un livre d’étude intégré. Or, ça n’était pas un grand problème, car j’ai l’habitude de lire des articles scientifiques. Bien que tous ces articles traitent des sujets assez divers, leur thème commun, c’est la valeur de la biodiversité, un thème intéressant et épineux. Alors, plein d’optimisme, j’ai commencé à lire.



J’ai terminé le livre une semaine plus tard. Il y a cinq articles que j’apprécie bien, ils présentent des informations concrètes et pertinentes et ils sont aussi intelligibles, bien écrits et faciles à lire. Les autres articles, y compris l’introduction et des propos conclusifs, je les trouve (beaucoup) moins intéressants.

L’article sur l’évaluation monétaire des services écosystèmes à l’échelle planétaire de Julien Hay présente des faits intéressants sur l’article scientifique connu de Robert Costanza de 1997 et sa réédition qui a été publié en 2014. Ces deux articles quantifient en termes monétaires les services rendus à l’homme par l’environnement, lesquels n’ont pas pour l’essentiel aucun prix de marché. On estime le coût annuel de la dégradation des écosystèmes mondiaux à quelque 20 000 milliards de dollars entre 1997 et 2011.

L’article sur les valeurs de la biodiversité en droit international public de Sandrine Maljean-Dubois traite la valeur instrumentale et la valeur patrimoniale de la biodiversité. C’est un article qui vaut la peine et qui m’a aidé beaucoup à mieux comprendre la terminologie juridique.

L’article sur des valeurs d’usage et d’échange de Mathilde Hauterau-Boutonnet traite les possibilités juridiques pour protéger la biodiversité : par des obligations environnementales personnelles et par des obligations environnementales réelles.

L’article sur la mise en œuvre de réseau Natura 2 000 en France de Jérôme Dubois est surtout amusant. L’auteur discute les difficultés et les problèmes juridiques de l’introduction de la Directive « Habitats » en France à la fin des années quatre-vingt-dix du siècle dernier. C’est un compte rendu intéressant car nous avons eu des problèmes similaires ici, aux Pays-Bas.

L’article sur des différentes visions pour différentes valeurs de la biodiversité de Jérôme Dupras comprend quelques exemples pertinents de valeurs issus de la biodiversité.

Le livre m’a déçu un peu. C’est plutôt un ouvrage philosophique sur le concept du terme valeur. Seulement cinq articles sur treize qui me valent la peine ! On trouve peu des données financières, peu des exemples de la valorisation économique des services écosystémiques. Des informations concrètes sont vraiment trop rares. La présentation du livre est aussi un peu décevante. Le titre sur la couverture est incomplet ! Une liste des abréviations utilisées manque. L’introduction du livre ne contient pas une élucidation sur son contenu et sa construction.

Pour conclure, bien qu’il comprenne quelques articles vraiment pertinents, le livre dans son intégralité ne s'avère pas suffisamment intéressant pour mes objectifs.

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