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À cause d'une inspiration inopinée, j'ai décidé de lire quelque chose inédite et
totalement différente. J’ai parcouru mes listes à lire, oui, il y a plusieurs,
et j’ai trouvé « Le Miracle de Théophile » de Rutebeuf. Un fin
exemple de la poésie lyrique du Moyen Âge, selon Lagarde et Michard. Bien qu’on
considère Rutebeuf « le représentant le plus complet de la littérature au
Moyen Âge », on ne sait presque rien de cet auteur. Le Miracle date du
XIIIe siècle. J’ai lu la version publiée par Grace Frank en 1925.
Selon
l’introduction, la langue du Miracle est celle de l’Île-de-France. Malgré la
veille langue, je trouve certaines parties du texte assez facile à lire. Il y a
aussi beaucoup des vers que je ne comprends pas. Pourtant, on s’accoutume relativement
vite à la vieille langue. Les mots comme « povre »,
« morir » ou « avroit fet bone jornee » sont un peu
différents mais aussi plutôt amusants.
La légende,
d’ailleurs d’origine grecque, se déroule au VIe siècle. Théophile, un
homme pieu, tombe en disgrâce et, avec l’aide d’un « frère » Salatin,
il fait un pacte avec le diable. Il promet de renier Dieu à condition que le
diable rende ses honneurs. Théophile explique « qu’il n’est chose que je
n’en face » pour que « je peüsse ravoir m’onor, ma baillie et ma
grace ». Alors, il répond oui à la question de Salatin, le conjurateur du
diable, si il « voudriiez vous Dieu renoier, [… ], toz ses sainz et toutes
ses saintes ». Évidemment, ce serait le malheur qui suit !
Alors, pacte signé, Théophile retrouve sa situation et sa dignité. Pourtant,
après quelques années, il regrette son acte, et se repent. Évidemment. Après
beaucoup de prières à la « Sainte roïne bele », la Sainte Vierge
exige que le Diable rendre le pacte : « rent la chartre, que du clerc
as, quar tu as fet trop vilain cas ». Elle l’apporte à Théophile et voilà,
le miracle…
La lecture a posé
un double défi pour moi. D’abord, la lecture de cette vieille langue est
fatigante quand même. On doit relire le texte maintes fois pour enfin
comprendre sa signification. Puis, la poésie en général, je ne l’aime pas
vraiment. C’est surtout à cause de son intérêt historique que j’ai voulu lire
et étudier un peu cet ouvrage. Alors, après avoir terminé mes devoirs, je vais
retourner à la littérature française un peu plus contemporaine et beaucoup plus
satisfaisante.
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