jeudi 17 août 2017

L’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar

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La lecture de « L’œuvre au noir » a été un grand effort. Un effort gratifiant, bien entendu. Quel ouvrage ! C’est sans doute le livre le plus compliqué et bouleversant que j’aie lu depuis mon début français il y a environ cinq ans.

L’histoire se déroule en Europe au XVIe siècle. La nouvelle époque de la Renaissance prend la suite du Moyen Âge. Alors, c’est un temps excitant pour les sciences, l’art et le commerce. C’est aussi l’époque de guerres religieuses, de pauvreté et de maladie, bref un temps incertain et dangereux pour tous les citoyens, riches ou pauvres.

Le livre traite la vie de l’alchimiste Zénon, un homme né à Bruges et enfant illégitime d’un prince italien et une femme bourgeoise flamande. Il quitte son lieu de naissance pour parcourir en Europe pendant des décennies. Il se développe à la fois en clerc, philosophe, médecin et alchimiste. Ses pensées, ses convictions et ses écritures contredisent le dogme catholique ce qui met sa vie en danger. Il doit dissimuler son identité et il ne peut pas rester longtemps dans un endroit quelconque, il s’en va continuellement. Après avoir retourné finalement à Bruges, las après cette vie errante, il adopte un nom faux pour se protèger.

Bien que le récit traite surtout la vie de Zénon, il y a aussi d’autres caractères par lesquels l’auteur crée une représentation historique réaliste. On suit les vicissitudes de la vie d’Henri-Maximilien, un ami de jeunesse et soldat de fortune. On suit aussi les vies de quelques parents de Zénon, comme sa mère Hilzonde, sa demi-sœur Martha et son oncle Henri Juste, un commerçant Flamand. On apprend tous leurs événements dans le décor d’un Europe du nord-ouest déchiré par des guerres et des maladies.

Le récit offre une ambiance historique crédible et d’une richesse surprenante. Les caractères sont vivants et convaincants. La langue est belle et le vocabulaire est riche, très riche. J’ai dû rechercher des centaines des mots inconnus. Bien que le récit ne soit pas du tout une comédie, l’humour subtil et ironique est malin et amusant, surtout dans les discussions religieuses.

Le livre n’est pas facile à lire ni à comprendre. Il comprend beaucoup des références historiques et philosophiques. Évidemment, je n’ai pas compris l’entier du récit. Le savoir nécessaire me manque, et bien totalement, sauf quelques faits historiques. De temps en temps, j’ai recherché des informations sur Internet pour bien comprendre le contexte historique. Cependant, le livre comprend autant des faits et références que rechercher tout serait une mission impossible.

J’ai vraiment aimé le livre et, mais pourtant, il y a des pages que j’ai sautés à cause de leur difficulté. Les chimères du protagoniste Zénon étaient quelques fois trop impénétrables ou abstraites pour moi. J’ai relu des grandes parties du texte pour bien apprécier et pour vraiment comprendre la signification et le style du texte, mais il y avait des parties qui étaient simplement, pour dire vrai, un peu ennuyeux.

Bref, pour terminer le livre, j’ai dû travailler dur ! Après l’avoir terminé, j’ai eu le sentiment que j’avais réussi à un examen français difficile, c’était une grande sensation de contentement avec, admettons, un peu du soulagement.

L’œuvre au Noir a obtenu le prix Femina en 1968.


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