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C’est
probablement le plus important livre néerlandais, le « Max Havelaar ».
Publié en 1860, le livre présente une mise en accusation de la société néerlandaise
par une histoire littéraire impressionnante. C’est une histoire
captivante qui about à ce message célèbre de la littérature néerlandaise :
« Le javanais est opprimé ! ».
J’ai lu le livre
en néerlandais quelques fois et, par surprise, j’ai trouvé l’édition française
dans ma bibliothèque locale. Soit en néerlandais, soit en français, le livre présente
une histoire prenante de la lutte d’un fonctionnaire néerlandais contre sa
propre administration coloniale.
Le livre présente une image claire du système colonial. On peut comprendre facilement pourquoi le système est injuste, pourquoi la population en souffre et pourquoi les Néerlandais n’interviennent pas et ne changent rien. En effet, les occupants néerlandais ont été malins : ils ont conservé le système traditionnel de l’autorité javanaise. Chaque département a été administré par un régent javanais, toujours un aristocrate, alors un homme d’une famille puissante et riche. Le régent n’était pas vraiment un représentant de la population.
Les occupants néerlandais ont simplement utilisé ce système d’administration existante par introduire des (assistants) résidents néerlandais dans chaque département. Chaque assistant résident a dû à son tour administrer et contrôler le régent javanais, comme « un frère aîné guide son frère plus jeune ». C’était un système malin, car les occupants néerlandais ne prenaient aucune responsabilité pour les problèmes parmi les Javanais et leurs propres autorités javanaises.
Le livre présente
l’histoire de Max Havelaar, le nouvel assistant résident du département Lebak.
Son prédécesseur a été trouvé mort. Max Havelaar est un fonctionnaire colonial néerlandais
avec un défaut : il a une conscience. Il prend son serment de « protéger
la population javanaise » très au sérieux. Malheureusement, la population
javanaise dans son département souffre d’abus du régent javanais puissant. Beaucoup
de gens ont fui en laissant leurs fermes inoccupées. Max Havelaar commence à la
lutte contre son régent un peu naïvement. Après quelque temps il découvre que
le problème véritable n’est pas seulement le régent javanais mais surtout l’administration
coloniale néerlandaise qui n’a pas qu’un seul souhait : conserver la situation.
C’est difficile
de comprendre la vraie importance de ce livre anticolonial. Après sa publication,
tous les Néerlandais aux Pays-Bas étaient finalement au courant que « nous
opprimons les Javanais ». Les autorités néerlandaises ont même amélioré
quelques choses en Indonésie pour la population locale. Le livre a aussi contribué
à la formation d’un mouvement nationaliste indonésien au XIXe siècle et il a
peut-être aussi inspiré autres mouvements nationalistes en Afrique et en Asie. (Bien
que les Indonésiens aient dû attendre jusqu’à 1948 pour leur indépendance officielle
après une petite guerre coloniale intense et envenimée de trois ans).
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