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Un petit livre vraiment
impressionnant : l’histoire d’une mère qui a décidé d’élever son plus
jeune fils à la maison. Une chose normale, vous pensez, mais son fils est un enfant
autistique. C’est un enfant silencieux et isolé avec un comportement étrange et
toutefois destructif. On ne peut pas du tout discuter avec lui. Il est régulièrement
sujet à des crises de colère.
La mère, elle
aime son fils. Elle est sûre qu’elle peut aider son fils à se tirer d'affaire. Elle
croit qu’il pourrait changer, qu’il pourrait devenir plus « normal » par
lui aimer et surtout par lui éduquer lui-même chez elle. Alors, elle décide de
lui garder à la maison au lieu de lui envoyer à une école spéciale ou à une
institution.
Elle sait que
cette décision aura des conséquences. Elle sait qu’il y aura des temps
difficiles et embarrassants avec son fils, soit à la maison, soit dehors parmi
les gens dans les magasins et en pleine rue. Elle n'ignore pas qu’il y aura des
conséquences pour la vie familiale. En plus, la décision d’élever son fils
lui-même aura aussi une autre grande conséquence personnelle car elle est
écrivain. Ce sont des choses vraiment difficiles à combiner : l’écriture
et l’éducation d’un enfant autistique.
C’est une histoire
touchante. L’auteur décrit sa vie avec son fils. Il y a des événements
frustrants, il y a du chagrin mais aussi de l’espoir… Chaque petite progression
de l’enfant est une grande victoire pour la mère ; un mot prononcé, une
réaction positive inattendue … Bien que les deux situations soient totalement différentes,
le livre de Françoise Lefèvre a quelques similarités avec « Ou on va papa »
de Jean-Louis Fournier. Il décrit ses expériences avec ses deux enfants sévèrement
handicapés par anecdotes. Les deux livres partagent l’amour des parents pour leurs
enfants, leurs espoirs et leurs frustrations.
« Le Petit
Prince cannibale » est un bon livre touchant sur un sujet difficile. Le
livre a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 1990.