mardi 3 novembre 2015

« Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants » de Mathias Enard

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De retour à l’époque de la Renaissance : nous sommes en 1506 à Constantinople avec Michel-Ange, le grand artiste italien.  Il a été invité par le sultan puissant de concevoir un pont sur la Corne d'Or. C’est amusant de lire comment le sultan a rejeté les plans antérieurs de Léonard de Vinci, cet autre génie italien de cette époque.  
Quand il reçoit l’invitation du sultan, Michel-Ange, lui, il travaille au Vatican pour le pape. Malheureusement, il a un conflit sur le plan des affaires avec son client : on ne lui a pas payé pour son travail. Michel-Ange reste impuissant devant cette situation. Il est frustré et fâché à cause de ce traitement qu’il considère comme irrespectueux. C’est pour cette raison qu’il prend la décision de changer de client et d’accepter l’invitation du sultan : il va à Constantinople.

Constantinople en 1506, c’est une grande ville importante, le capital du monde ottoman. Michel-Ange s’immerge dans cet univers nouveau. Il rencontre un nombre de personnages intéressants, un poète, des marchands vénitiens, et il tombe amoureux d’une danseuse mystérieuse. Développer des idées, trouver de l’inspiration, concevoir le projet, c’est un procès dur. Malgré sa célébrité, l’apparition de Michel-Ange à la cour du sultan n’est pas acceptée par tous. Il y a de ressentiment à cause de cet artiste étranger et chrétien. C’est pour ça que, à la fin de l’histoire, après avoir terminé ses plans pour le pont, il a besoin de déserter Constantinople rapidement.

« Parle-leur de batailles de rois et d'éléphants », c’est un petit livre original sur un grand thème. On fait connaissance avec quelques caractères qui ont influencé Michel-Ange pendant son séjour à Constantinople. Le style du texte est beau et fluide. Évidemment, aujourd'hui, nous ne connaissons pas « le grand pont de Michel-Ange à Istanbul », bien que le sultan ait accepté les plans de Michel-Ange. On trouve l’explication convaincante de cette absence lamentable dans le texte. En effet, Michel-Ange s’est trouvé encore une fois non payé par un puissant de cette époque.

J’ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir. Le livre a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2010.