vendredi 13 novembre 2015

« Le rire de l'ogre » de Pierre Péju

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C’est l’histoire de la vie de Paul, un sculpteur français. Au début du livre nous sommes en 1963, donc presque vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un jeune garçon français, Paul, passe quelque temps dans un village en Allemagne. Bien que le village ait échappé à la destruction de la guerre, on y trouve quand même les conséquences de la guerre parmi les habitants. Paul est un garçon morose et sensible qui a perdu son père quand il avait 12 ans. Son père, un héros de la résistance française, a été assassiné. On n’a jamais pu résoudre ce meurtre. Pendant son séjour en Allemagne, Paul rencontre une jeune fille allemande, Clara. Elle fait une grande impression sur lui. Clara est une fille énigmatique qui pour une quelconque raison intrigue Paul. Après être revenu chez lui en Paris, Paul rencontrera Clara de temps en temps pendant le reste de sa vie.

C’est un livre difficile à critiquer. J’ai aimé le style de l’écriture, les descriptions de la nature, du village allemand, les habitants, toutes ces descriptions sont belles et parfois poétiques. Les thèmes sont aussi intéressants : les conséquences psychologiques de la guerre pour les survivants en général, mais, peut-être, aussi les effets d’une perte d’un parent pour le caractère et pour la vie affective d’un enfant.

Or, je trouve le livre un peu déséquilibré. Le début et le premier tiers du livre sont excellents ; l’ambiance méchante de la nature, les émotions de Paul, elles sont vraiment crédibles. En effet, cette première partie du livre aurait été une très belle nouvelle, je le donnerais cinq étoiles. Cependant, la deuxième partie du livre ne m'a pas plu. C’est la partie sur la vie de Paul après son retour d’Allemagne à Paris jusqu’à son mort en 2037. Il y a quelques rencontres avec Clara et nous découvrons finalement le secret de l’assassinat de son père. Malheureusement, l’histoire ne devient pas vraiment captivante. Les plus importants personnages de sa vie, sa mère, Clara, son épouse Jeanne, elles restent plates, ils sont des figurants sans vrai intérêt. Il y a des événements intéressants, Paul assiste même à « la révolution » de 1968 à Paris, mais l’histoire reste superficielle.

Le livre n’est pas mauvais. La première partie est vraiment promettant, mais la suite est décevante et manque de profondeur et les personnages et les sentiments manquent de la couleur. Le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2005.