mercredi 15 février 2017

Résumé de Module 3 « Comprendre l'écologie, pour une économie innovante »

Au début de 2017, je me suis inscrit à Coursera pour le cours « Comprendre l'écologie, pour une économie innovante » qui consiste en cinq modules.

L’objectif de ce module est de comprendre la notion de biodiversité, l’importance des océans et connaître les enjeux du débat autour du rôle que joue la nature. Alors, les trois mots-clés de ce module sont : biodiversité (la fraction vivante de la planète), habitat, et écosystème (les relations entre les différentes espèces au sein d’un même habitat). Il y a deux millions d’espèces sur Terre dont 1,5 à 2 % étaient déjà présentes aux origines de la Terre, alors 98 % sont apparues ensuite. On découvre environ 16 000 à 18 000 nouvelles espèces par an.

Voilà, le résumé du troisième module.

Module 3 La biodiversité est-elle nostalgique ?



Cinq enseignements sont présentés pour mieux comprendre le contenu du module.
  1. Le principe d’associativité : la vie se construit par association, deux entités simples s’associent pour créer une nouvelle entité
  2. Le principe d’adaptation : Plus l’environnement évolue, plus on est dans l’obligation de s’adapter et de créer des espèces nouvelles. Parmi les deux millions d’espèces connues, seules 13 % soient dans les océans, parce que depuis des centaines de millions d’années, les espèces marines n’ont pas été obligées de s’adapter. Parce que les océans, notamment leur PH, n’ont pas évolué. Ce qui d’ailleurs, inquiète aujourd’hui les scientifiques, quant à la capacité de ces espèces marines, à s’adapter à l’acidification très récente de ces océans.
  3. La vie est née dans les océans.
  4. L’homme est une ode à la biodiversité : le corps humain contient dix fois plus de cellules non humaines (des bactéries) que de cellules humaines.
  5. L’Histoire nous apprend la modestie. La vie n’est pas un acquis. La Terre a connu une soixantaine de crises d’extinctions, dont cinq majeures. La plus grave, fut la troisième crise, il y a 250 millions d’années quand 95 % des espèces ont disparu des océans. Les experts concluent que les taux de disparition des espèces sont aujourd’hui (300 espèces par million et par an) de 50 à 600 fois plus rapides que les taux dits naturels.

La disparition des espèces

On peut distinguer quatre causes principales de la disparition des espèces :
  1. La principale cause : la destruction, ou la pollution, des habitats des différentes espèces.
  2. la surexploitation des ressources naturelles.
  3. la dissémination anarchique d’espèces (des plants et des insectes invasifs)
  4. le réchauffement climatique qui entraîne des changements de date de floraison, désertifications, acidification des océans. Les espèces doivent migrer pour s’adapter, mais elles migrent moins vite que le climat n’évolue : elles n’ont pas le temps de faire route.

Une biodiversité inimaginable

On peut distinguer trois formes de la biodiversité : la biodiversité remarquable, ordinaire et extraordinaire. La biodiversité remarquable est celle qu’on connaît le mieux. À travers des espèces très emblématiques telles que l’ours, les pandas géants, ou encore les tigres de Sibérie. Ce sont des espèces remarquables pour la biodiversité, et particulièrement menacées. La biodiversité ordinaire, est une notion plus difficile à cerner. Dans une approche anthropocentrique, c’est-à-dire centrée sur l’homme, elle est la nature quotidienne de l’homme, celle qui l’entoure, par rapport à la nature sauvage. Cette double vision de la biodiversité renvoie à deux raisons de la protéger ; une raison purement utilitariste et économique et une raison culturelle, patrimoniale ou esthétique.

Cette approche de la biodiversité, distinguant la biodiversité remarquable de la biodiversité ordinaire, est contestée par sa vision purement anthropocentrique. Alors, une troisième raison de préserver la biodiversité s’est développée : l’écocentrisme, ou le biocentrisme. Les êtres vivants sont appréciés dans toute leur diversité, car cette diversité est indispensable à l’équilibre des écosystèmes, dont l’homme lui-même fait partie.

Alors, nous devrions nous intéresser à la biodiversité extraordinaire. Celle que nous ne connaissons pas, ou dont nous découvrons lentement les superpouvoirs. Une grande partie de cette biodiversité se trouve dans les océans. Les océans ont un intérêt fondamental. Au-delà de 4 000 mètres de profondeur, la moyenne des profondeurs des océans est de 4 500 mètres, 75 % des fonds marins restent inexplorés. Ils ont été peu explorés car, pendant longtemps, nous ne nous sommes pas intéressés à l’infiniment petit. Or, 90 % du poids de la vie marine est constitué de microbes, c’est-à-dire de virus ou de bactéries.

La nature est-ce utile ?

Si on excepte certaines ressources naturelles spécifiques, la nature, dans son ensemble, n’a pas de prix, puisqu’elle est à disposition gratuitement. La théorie économique classique a tout simplement écarté les services rendus par la nature du calcul des coûts, en en faisant des externalités. En termes de valeur économique, la valeur de la nature est donc parfois directe, mais aussi aménitaire (une aménité environnementale), c’est-à-dire qu’elle répond à des besoins présents et futurs non quantifiables, voire inestimables.

La nature rend des services indispensables, qui sont classés en quatre grandes catégories.
  1. les services d’approvisionnement ou de prélèvement
  2. les services de régulation
  3. les services culturels
  4. les services indirects d’appui ou d’auto-entretien
Des services indispensables de la nature 

Pour mesurer la valeur des services rendus par la nature, afin d’aider les décideurs publics à prendre les bonnes décisions, on doit trouver les méthodes de calcul les plus appropriées. Il est nécessaire, face à la perte accélérée de la biodiversité, de quantifier notre capital naturel afin de lui donner sa juste valeur.

Biotechnologies
L’utilité de la nature apparaît également dans le cadre de la recherche scientifique, de l’agriculture ou de l’industrie. L’essor des biotechnologies, d’une part, et l’émergence du biomimétisme fournissent, en effet, de nouveaux services issus de la nature. Les biotechnologies sont définies comme « toutes les applications technologiques qui utilisent des systèmes biologiques, des organismes vivants ou leurs parties dérivées pour créer ou modifier des produits ou des procédés à des usages spécifiques »., qui pourrait à terme se retourner contre nous. On peut distinguer des risques d’abus de biotechnologies et des manipulations de la nature. Ces risques se situent à plusieurs niveaux :
  1. Les biotechnologies donnent un pouvoir parfois démesuré à certaines grandes firmes internationales face au pays du sud et à leur population, qui voient leur diversité biologique brevetée et donc mise sous contrôle. C’est notamment le cas dans l’agriculture. Du point de vue éthique ensuite, le brevetage du vivant pose la question des limites à la manipulation par l’homme de la nature.
  2. La programmation à grande échelle de nano ou de microcomposés, de biomoléculaires, pose de nouveaux risques sanitaires et environnementaux.
  3. les OGM posent des risques à long terme sur les sols, sur les équilibres écologiques, voire sur la santé sont potentiellement si importants qu’il faut encadrer strictement leur culture.
Le Biomimétisme est un terme qui regroupe toutes les innovations humaines qui s’inspirent directement de la nature, depuis l’imitation pure, comme les recherches par rapport aux fils tissés par l’araignée, jusqu’aux écosystèmes, avec ce qu’on appelle aujourd’hui l’écologie industrielle.

La nature est-elle à vendre ?

Le premier parc national du monde a été créé à Yellowstone en 1872. Le premier parc créé en France, en 1963, est à la Vanoise. Aujourd’hui, il y a dix parcs en France, et environ 5 000 dans le monde. La convention sur la diversité biologique de 1992 reconnaît la protection de la biodiversité, comme Préoccupation Commune de l’Humanité. La convention comporte trois grands objectifs : la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable des espèces et milieux naturels, et le partage équitable des ressources génétiques.

L’objectif central de la stratégie française et européenne de biodiversité, est de mettre en place un dispositif qui inclue tous les types de biodiversités, de la plus remarquable, à la plus ordinaire. Ce dispositif vise à adapter la protection de cette biodiversité en tentant de combiner cette protection au développement économique et social des territoires. On a ainsi créé des parcs naturels régionaux, des réserves nationales et régionales, des réserves de biosphère, ou encore des zones protégées par le réseau Natura 2000 européen. Selon le type d’espace protégé, les activités économiques sont plus ou moins intégrées.

Pour assurer la continuité écologique sur un territoire, c’est-à-dire la possibilité, pour les espèces, de circuler et de se reproduire, le Grenelle de l’environnement, a introduit les « trames vertes et bleues ». Ce sont des réseaux écologiques, composés de réservoirs et de corridors et des véritables outils d’aménagement durable du territoire. Ils sont mis en place à l’échelle locale, et doivent permettre cette continuité écologique, essentielle au maintien de la biodiversité.

S’il est nécessaire de mesurer la valeur de notre capital naturel, afin de mieux le protéger, faut-il, en effet, traiter la nature comme un bien économique, valorisé financièrement ? Ou doit-on faire en sorte de mettre à l’écart la nature, d’une logique de marché ?

L’approche néolibérale, tend à considérer que la monétisation de la biodiversité est la meilleure solution, car on est en mesure de donner à la nature son juste prix. Aux États-Unis on trouve des bourses de la biodiversité, où sont mis en vente certains espaces remarquables, dans le but d’être protégés. Les approches de compensation sont également très répandues. Une usine qui pollue, peut ainsi compenser son impact écologique négatif par l’investissement dans une forêt, dont on a monétisé la contribution en matière de capture de C02. Dans cette approche, le marché apparaît comme la meilleure solution au maintien de la biodiversité.

Une autre approche, serait d’accorder le statut de bien public mondial aux biens naturels. Bien qu’on reconnaisse la valeur intrinsèque, voire économique, de la nature, on rejette l’idée d’une valeur monétaire échangeable sur un marché. Cette approche nécessite d’abord de reconnaître le statut de bien commun pour l’air, l’eau, la biodiversité, le climat, etc. C’est ce que la Communauté Internationale tend à faire depuis plusieurs décennies, en reconnaissant la notion de patrimoine commun. Cela implique ensuite, une gestion collective de ces ressources, au niveau mondial. C’est là toute la difficulté liée à la notion de bien public mondial, qui repose sur les principes juridiques de non-exclusivité, et de non-rivalité.

Il est en effet difficile de mesurer correctement la valeur monétaire de la nature, qui comprend en effet des valeurs d’usage et de non-usage, de courts termes et de longs termes. De même, le capital humain est productif et largement dépendant du capital naturel. Il est donc quasiment impossible d’isoler la valeur économique de ce capital.

Les océans et le droit

Le droit de la mer est une invention relativement récente. Contrairement au droit maritime, qui organise notamment, le transport des marchandises. Le droit de la mer, international, est réglementé actuellement par la convention des Nations Unies, signée en 1982 à Montego Bay. Cette convention s’est surtout attachée à organiser les espaces maritimes, en séparant les bandes côtières, généralement de 200 milles marins, environ 370 km, et qui sont du ressort des juridictions nationales, et la haute mer.

La haute mer représente 64 % de la surface des océans. Sans véritable autorité, c’est un espace de non droit en quelque sorte, auquel on applique les principes de libre accès et de libre appropriation. Cette question de la haute mer est un enjeu majeur aujourd’hui, notamment d’un point de vue écologique. En effet, la haute mer possède une biodiversité peu connue, très fragile, et qu’on ne découvre que récemment. Elle est soumise potentiellement à toutes sortes de pillages, de dégradations, qui risquent d’accroître les pollutions, accélérer la disparition des coraux, et plus largement, contribuer à la mise en danger des grands équilibres géophysiques essentiels qu’apportent les océans.

La haute mer

L’idée centrale est claire : la haute mer est un bien commun de l’humanité, et il est urgent de la préserver. Trois grands enjeux se posent alors. Comment se partagent les tâches, et donc, les efforts à consentir, entre une autorité de régulation internationale comme les Nations Unies, et les États de la planète, qui sont tous partie prenante. Comment s’effectuera le contrôle de ceux qui enfreignent les règles mises en place collectivement. Comment associer au mieux la société civile mondiale, dans cette organisation ? D’abord, il faudra mettre l’océan au cœur des grandes négociations internationales sur la biodiversité et le réchauffement climatique. C’est le sens de l’initiative « Ocean 2015 ». Il faudra, développer des modes de gouvernance de type deux, c'est-à-dire qui associent ONG, collectivités locales, partenaires publics et entreprises privées.

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